Sacha Hodencq
Prix de la science ouverte

En fin d’année dernière, Sacha Hodencq recevait le prix de la science ouverte pour ses travaux de thèse sur les « Méthodes et outils pour un processus de modélisation collaboratif et ouvert des systèmes énergétiques ». Ce jeune chercheur, membre des projets HyMES et FlexTASE du PEPR, répond à nos questions sur ce prix, et plus largement les enjeux de diffusion de la science au service de la société.

Quelles sont selon vous les principes et valeurs principales de la science ouverte ?

La science ouverte peut à la fois être définie comme un mouvement visant à rendre la recherche, les données et la diffusion scientifiques accessibles; et comme un savoir transparent et accessible, partagé et développé via des réseaux collaboratifs. Différentes valeurs sont sous-jacentes, comme la distribution égale du savoir, l’efficacité pragmatique dans la création de connaissance, ou encore l’impact sociétal (voir l’article de Fecher et al. 2013: Open Science: One Term, Five Schools of Thought).

Crédits : APALA

Est-ce suffisamment mis en avant dans le milieu de la recherche ?

Cela commence à être mis en avant dans la recherche et les institutions, notamment sous l’impulsion du Comité pour la Science Ouverte ainsi que les feuilles de route du MESRI et des agences de financement. Cela se traduit en actes, avec de très nombreux articles partagés en open access. Manquent encore toutefois des pratiques encore trop peu adoptées dans le monde académique, notamment lorsqu’on cherche à dépasser l’open access dans les pratiques de science ouverte : le partage en open source des codes ayant permis de mener à bien les résultats de recherche, les données associées, et de manière générale le processus avec les hypothèses et objectifs explicités. Ou encore de pratiques de recherche participative.

La transparence force à une saine rigueur et est in fine très gratifiante […] Elle invite à passer d’un paradigme de compétition à celui de collaboration avec les équipes travaillant sur les mêmes sujets.

Pouvez-vous nous décrire votre sujet de thèse et en quoi elle a été réalisée en accord avec les pratiques de science ouverte ?

Ma thèse se situait à l’intersection entre la modélisation énergétique et de la science ouverte. L’enjeu était de comprendre comment mener un bien un processus de modélisation énergétique ouverte, depuis les données jusqu’au résultat en passant par le code. Une méthode (ORUCE pour Open and Reproducible Use Case for Energy) a ainsi été proposée et appliquée sur des cas d’études d’autoconsommation photovoltaïque et valorisation de chaleur fatale; et un concept de plateforme « bibliothèque » de tels cas d’étude a été développé. Ma thèse s’inscrit donc pleinement dans le domaine de la science ouverte, et elle m’a permis de tirer différents enseignements sur l’intérêt de la science ouverte en recherche : la transparence force à une saine rigueur et est in fine très gratifiante, et même simplement utile lorsque l’on regarde ses travaux passés bien documentés. Elle invite à passer d’un paradigme de compétition à celui de collaboration avec les équipes travaillant sur les mêmes sujets. Enfin, elle touche aussi ses limites dans la documentation seule, et nécessite des interactions et échanges complémentaires pour assurer un vrai partage de connaissances.

Quelle a été votre réaction en apprenant que vous étiez le lauréat de ce prix  ? Est-ce que cela peut vous donner des opportunités pour la suite de vos recherches ?

J’avais entendu parlé du lancement de ce prix, et était heureux d’apprendre que des travaux visant au partage de connaissance pouvait être récompensés. J’étais sincèrement content d’apprendre que j’étais lauréat de cette première édition, cela légitime aussi des sujets de recherche « méta » qui interrogent les pratiques même de recherche, et qui me semblent intéressants et souhaitables. Pour la suite il est trop tôt pour le dire, je ne sais pas vraiment, mais je poursuis avec des collègues, notamment au sein de l’Observatoire de la Transition Energetique, les travaux d’ouverture avec l’application de la méthode ORUCE et le déploiement de la plateforme collaborative. Des perspectives intéressantes comprennent des travaux de recherche participative, ainsi que l’exploration de synergies entre science ouverte et approche par les communs.

Méthodes et outils pour un processus de modélisation collaboratif et ouvert des systèmes énergétiques.

Thèse soutenue en 2022 à l’Université Grenoble Alpes, dans le domaine du génie électrique, au laboratoire de génie électrique (Grenoble), G2Elab-Modèles, Méthodes et Méthodologies Appliqués au Génie Electrique (G2Elab-MAGE).


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